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Algérie : Destruction d’un drone malien : le Mali, le Niger et le Burkina rappellent leurs ambassadeurs, l’Algérie réplique aussi

  • Photo du rédacteur: Adam AYARI
    Adam AYARI
  • 8 avr.
  • 2 min de lecture

La tension diplomatique entre l’Algérie et ses voisins sahéliens a franchi un nouveau seuil. Alors que les relations entre Alger et Bamako étaient déjà fragilisées par des différends politiques et sécuritaires, un incident militaire est venu raviver les tensions. Dans la nuit du 31 mars au 1er avril, un drone de l’armée malienne a été abattu par la défense algérienne dans la zone frontalière de Tin Zaouatine. L’Algérie a justifié cette action en invoquant la violation de son espace aérien par l’appareil malien.


En réaction, les autorités de Bamako ont convoqué l’ambassadeur d’Algérie et rappelé leur représentant diplomatique à Alger. Dans un communiqué officiel diffusé le dimanche 6 avril, le gouvernement malien a dénoncé une « action hostile préméditée », pointant du doigt une atteinte grave à sa souveraineté.


Solidarité sahélienne et réponse algérienne


Le geste diplomatique malien a immédiatement été soutenu par ses deux alliés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) : le Burkina Faso et le Niger. Les deux pays, dirigés eux aussi par des juntes militaires, ont à leur tour rappelé leurs ambassadeurs en poste à Alger. Une solidarité régionale assumée, fondée sur un pacte de défense mutuelle récemment consolidé par les trois États sahéliens, qui cherchent à renforcer leur coopération face aux menaces communes.


Face à cette mobilisation collective, l’Algérie a rapidement répliqué. Elle a rappelé ses ambassadeurs au Mali et au Niger, et suspendu la prise de fonction de son futur ambassadeur au Burkina Faso. Par ailleurs, Alger a annoncé la fermeture de son espace aérien aux avions en provenance et à destination du Mali, une mesure à laquelle Bamako a répondu par une décision similaire.


Une crise aux enjeux multiples


Cette escalade survient dans un contexte déjà tendu, marqué par le retrait progressif des forces occidentales du Sahel et la réorientation stratégique des pays membres de l’AES, qui cherchent à s’affranchir de certaines influences étrangères, tout en se rapprochant d’autres partenaires, notamment la Russie.


L’Algérie, qui joue historiquement un rôle de médiateur dans la région, se trouve désormais en confrontation directe avec ses voisins du sud. Cette crise, sans précédent dans son intensité, interroge la stabilité de la région sahélo-saharienne, déjà ébranlée par l’insécurité chronique et les dynamiques de rupture avec les anciennes puissances coloniales.


Alors que les canaux diplomatiques semblent suspendus, les observateurs internationaux appellent à la retenue et au dialogue pour éviter que cet incident ne débouche sur une rupture durable aux conséquences imprévisibles.

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