Ce 19 avril, Tel-Aviv a brusquement annulé les visas de 27 parlementaires et élus locaux français, à seulement deux jours de leur départ prévu vers Israël et les territoires palestiniens. Un geste unilatéral, d’une brutalité inédite, que les autorités israéliennes justifient au nom d’une législation leur permettant d’interdire l’entrée aux personnes supposées “agir contre Israël”.
Mais ces élus – pour la plupart membres du parti écologiste et du Parti communiste français – n’avaient d’autre intention que de promouvoir la coopération internationale et la culture de la paix. Le voyage, organisé par la consulat français à Jérusalem, s’inscrivait dans une démarche transparente, démocratique, et diplomatique. Aucun agenda caché, aucune provocation : seulement le désir de comprendre, de dialoguer, et d’œuvrer pour la paix.
La France, dans cette affaire, n’a pas failli. Elle a soutenu ses représentants, qui, dans une déclaration digne, ont dénoncé un “châtiment collectif” infligé sans justification ni respect du dialogue entre États alliés. L’acte israélien, loin d’être isolé, survient quelques jours après le refus d’entrée à plusieurs parlementaires britanniques du parti travailliste. C’est une dérive préoccupante, une fermeture à la critique, même modérée, et une atteinte directe aux principes du débat démocratique.
La réaction française, encore timide, appelle néanmoins à une prise de position claire du président Emmanuel Macron. Car refuser l’entrée à des élus d’une démocratie amie, c’est porter atteinte à la souveraineté de cette démocratie. C’est humilier la France en tant que nation de droits et de dialogue. C’est étouffer toute tentative de construire des ponts là où les murs s’érigent déjà trop nombreux.
Il est temps pour la France de rappeler que l’amitié ne signifie pas soumission. Que la paix ne peut naître que de l’échange, et que tout empêchement à cet échange est un recul dangereux. En refusant ses élus, c’est une certaine idée de la France qu’Israël a tenté de faire taire. Une France engagée, humaine, critique, mais respectueuse. Une France que nous devons continuer à défendre avec fermeté, lucidité et honneur.