La traque est terminée. Trois jours après l’assassinat tragique d’Aboubakar, fidèle musulman de 22 ans, à la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, le principal suspect, Olivier H., s’est rendu de lui-même aux autorités italiennes. Né en 2004 à Lyon, il était activement recherché depuis vendredi dernier.
Dimanche soir, vers 23 heures, Olivier H. a franchi la porte d’un commissariat à Pistoia, près de Florence, mettant fin à une chasse à l’homme qui mobilisait d’importants moyens de recherche. “Face à l’efficacité des moyens mis en place, l’auteur n’a eu pour seule issue que de se rendre, et c’est la meilleure chose qu’il pouvait faire”, a salué le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini, exprimant sa “très grande satisfaction”.
Selon les premiers éléments de l’enquête, Olivier H. est suspecté d’avoir asséné une quarantaine de coups de couteau à Aboubakar, dans l’enceinte même de la mosquée, un lieu de prière et de paix. Ce drame a suscité une vive émotion, tant dans la commune gardoise que dans tout le pays.
Originaire du Mali, Aboubakar était arrivé à La Grand-Combe il y a trois ans. Diplômé d’un CAP de maçonnerie, il était décrit par ses proches et voisins comme “un jeune homme gentil, avenant et extrêmement poli”. Dimanche, une marche blanche a rassemblé de nombreux habitants bouleversés par cette perte brutale. À Paris également, plusieurs centaines de personnes se sont réunies pour dénoncer l’islamophobie et rendre hommage au jeune homme.
Le président Emmanuel Macron a tenu à exprimer “le soutien de la nation” aux proches de la victime, rappelant que “la liberté de culte est intangible” et que “le racisme et la haine en raison de la religion n’auront jamais leur place en France”.
Pour la famille d’Aboubakar, l’arrestation du suspect apporte un premier apaisement. “Ça m’a fait du bien d’entendre qu’il se soit rendu de lui-même, avant qu’il ne fasse d’autres victimes”, a réagi Cekou, le petit frère du défunt, auprès de BFMTV. “C’est un soulagement pour nous et pour tous les musulmans”, a-t-il ajouté.
De son côté, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a salué “la détermination et le professionnalisme” des magistrats et enquêteurs qui ont permis, dans des délais extrêmement courts, d’aboutir à ce résultat.
L’enquête se poursuit désormais pour comprendre les motivations précises du suspect et faire toute la lumière sur ce drame qui a endeuillé la communauté musulmane de La Grand-Combe et au-delà.