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Expulsions forcées des Tunisiens : des injections tranquillisantes administrées systématiquement ?

  • Photo du rédacteur: Adam AYARI
    Adam AYARI
  • 3 avr.
  • 2 min de lecture

Auteur : Adam AYARI

Les expulsions forcées des Tunisiens depuis l’Europe prennent une tournure de plus en plus préoccupante. Outre la violence psychologique et physique qu’endurent les migrants lors de leur rapatriement, de nombreux témoignages alarmants font état d’une pratique controversée : l’administration systématique d’injections tranquillisantes aux expulsés récalcitrants.


Des sédatifs pour “calmer” les expulsés ?


Selon plusieurs sources concordantes, des migrants tunisiens expulsés d’Italie et d’autres pays européens auraient été contraints de recevoir des injections de puissants sédatifs avant et pendant leur vol de retour. Ces pratiques seraient utilisées pour neutraliser toute tentative de résistance et éviter les scènes de panique à bord des avions affrétés pour ces expulsions.


Des ONG de défense des droits humains dénoncent une atteinte grave à l’intégrité physique et morale des expulsés. “L’administration forcée de tranquillisants n’a pas de base légale claire et s’apparente à un traitement inhumain et dégradant”, affirme un membre du Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux (FTDES).


Un manque total de consentement


Ces injections, administrées de force ou sous la menace, posent de nombreuses questions éthiques et légales. Les expulsés, souvent menottés et immobilisés, ne sont pas informés des effets secondaires de ces substances ni des risques qu’elles peuvent entraîner sur leur santé. Certains témoins évoquent des pertes de conscience prolongées, des troubles de la mémoire, voire des effets secondaires graves sur le plan neurologique.


“L’État de droit ne peut tolérer de telles pratiques. Il s’agit d’une violation flagrante des droits fondamentaux”, déclare une avocate spécialisée dans la défense des migrants. “Nous avons documenté des cas où des personnes sont arrivées en Tunisie dans un état de confusion totale, incapables de comprendre ce qui leur était arrivé.”


Des pratiques déjà dénoncées par le passé


Ce n’est pas la première fois que des rapports évoquent l’usage de tranquillisants lors des expulsions forcées. En France, l’ONG GISTI avait déjà alerté sur des pratiques similaires dans les années 2010. L’Italie et l’Allemagne ont également été accusées d’avoir recours à ces méthodes, particulièrement contre des migrants perçus comme “difficiles” ou susceptibles de protester.


Le fait que de telles pratiques soient aujourd’hui signalées dans le cadre des expulsions de Tunisiens renforce la controverse autour de la coopération migratoire entre l’Europe et la Tunisie.


Une responsabilité partagée ?


Si l’Europe est pointée du doigt pour ces traitements inhumains, la Tunisie n’est pas en reste. En acceptant sans condition les expulsions massives de ses ressortissants, le gouvernement tunisien est accusé de complicité.


“Nous avons des accords avec l’Italie, mais cela ne signifie pas que nous devons fermer les yeux sur ces abus”, confie un diplomate tunisien sous couvert d’anonymat. “Les autorités tunisiennes doivent exiger des garanties sur le respect des droits humains de leurs citoyens avant toute expulsion.”


Un appel urgent à l’action


Les associations de défense des droits humains réclament une enquête internationale sur ces pratiques et appellent les autorités tunisiennes à exiger des explications des pays concernés. Elles insistent également sur la nécessité d’un accompagnement médical et psychologique pour les expulsés victimes de ces injections forcées.


Face à cette crise humanitaire et morale, une question se pose : jusqu’où ira-t-on pour rendre les expulsions “acceptables” aux yeux des autorités européennes ? Et surtout, combien de vies devront encore être brisées avant qu’une réelle prise de conscience n’ait lieu ?

 
 
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