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L'opposant historique Ahmed Nejib Chebbi arrêtè a son domicile en Tunisie

  • Photo du rédacteur: Adil KHAMMAR
    Adil KHAMMAR
  • 4 déc.
  • 2 min de lecture
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Tunis, le 4 décembre 2025 - Ahmed Néjib Chebbi, figure emblématique et historique de l'opposition tunisienne et président du Front de salut national (FSN), a été arrêté à son domicile ce jeudi, ont annoncé sa fille et son avocat. Cette arrestation intervient quelques jours après sa condamnation en appel à 12 ans de prison ferme dans le cadre de la vaste affaire dite de « complot contre la sûreté de l'État ».


​Contexte de l'Arrestation


​Ahmed Néjib Chebbi, octogénaire, était jugé en état de liberté dans cette affaire qui vise plusieurs dizaines de figures de l'opposition politique, d'hommes d'affaires et d'activistes.

  • Condamnation: La semaine dernière, il a été condamné en appel à 12 ans de réclusion pour « complot contre la sûreté de l'État », une peine qu'il avait qualifiée de « totalement injuste » et de « mascarade judiciaire ».

  • Affaire du Complot : Cette affaire, lancée en 2023, a déjà conduit à l'incarcération de plusieurs de ses co-accusés, dont son propre frère, Issam Chebbi, et le cofondateur du FSN, Jawhar Ben Mbarek.

  • Déclaration: M. Chebbi avait précédemment dénoncé le dossier comme étant « totalement fabriqué » et instrumentalisé à des fins politiques. Suite à l'annonce du verdict en appel, il avait également indiqué qu'il ne ferait pas de pourvoi en cassation, affirmant qu'il n'en voyait pas l'utilité.


​Vives réactions internationales et d'ONG


​L'arrestation d'Ahmed Néjib Chebbi s'inscrit dans un contexte de forte tension politique et a provoqué l'indignation immédiate des organisations internationales et des capitales occidentales, déjà très préoccupées par la détérioration de l'état de droit en Tunisie depuis le coup de force du président Kaïs Saïed en 2021.


​Organisations de Défense des Droits Humains


​Les ONG de premier plan ont dénoncé avec force cette arrestation et les condamnations prononcées dans l'affaire du complot :

  • Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont qualifié ce procès de « simulacre de procès » et d'« atteinte flagrante à l'état de droit ».

  • ​Elles soulignent que ces condamnations, fondées sur des accusations vagues et des preuves jugées inconsistantes, visent à « éliminer la dissidence politique » et à « réduire au silence la critique » en Tunisie.

  • ​HRW a exhorté les partenaires internationaux de la Tunisie à « faire entendre leur voix » pour demander l'annulation de ces condamnations et la garantie de procès équitables.


​Partenaires Politiques (États-Unis, UE)

​Bien que l'arrestation elle-même soit très récente, elle s'ajoute à une vague qui a déjà suscité des critiques répétées :

  • L'Union Européenne (UE), les États-Unis et la France ont régulièrement exprimé leurs « profondes inquiétudes » concernant la détention d'opposants et d'avocats, réclamant le respect des libertés fondamentales et de l'indépendance de la justice.

  • ​Le président Kaïs Saïed a, pour sa part, dénoncé ces critiques comme une « ingérence étrangère inacceptable », accusant certains opposants et ONG de « recevoir d'énormes fonds de l'étranger » pour déstabiliser le pays.


​L'incarcération de M. Chebbi, figure respectée ayant fait son temps dans l'opposition pacifique de l'ère Bourguiba à l'ère Ben Ali, est perçue comme un tournant symbolique et sombre dans la transition démocratique tunisienne, renforçant les craintes d'un retour à l'autoritarisme.

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