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Le Japon, la Corée du Sud et la Chine s’allient pour faire face à l’offensive douanière des États-Unis.

  • Photo du rédacteur: Maghreb Investigation
    Maghreb Investigation
  • 30 mars
  • 2 min de lecture

Auteur : Adam AYARI


Séoul, 30 mars 2025 – Face aux relèvements de droits de douane imposés par Washington, le Japon, la Corée du Sud et la Chine intensifient leur coopération économique. Ce dimanche, les ministres de l’Industrie et du Commerce des trois puissances asiatiques se sont réunis en urgence à Séoul pour relancer les négociations autour d’un accord de libre-échange trilatéral.


Le ministre sud-coréen de l’Industrie, Ahn Duk-geun, son homologue japonais, Yoji Muto, et le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, ont déclaré dans un communiqué commun leur volonté de « poursuivre les discussions en vue d’accélérer les négociations vers un accord de libre-échange trilatéral complet et équitable ».


Une réponse à l’escalade des tensions commerciales


Cette réunion intervient alors que les États-Unis ont récemment renforcé leurs barrières commerciales, avec l’imposition de droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium à partir de la mi-mars, et l’entrée en vigueur, dès le 2 avril, de nouvelles surtaxes de 25 % sur les automobiles importées. Le Japon et la Corée du Sud, qui représentent respectivement 16 % et 15 % des importations automobiles américaines, sont directement touchés. De son côté, la Chine fait face à une surtaxe globale de 20 % sur l’ensemble de ses exportations vers les États-Unis.


Ces mesures protectionnistes de Washington alimentent l’incertitude économique mondiale et menacent les chaînes d’approvisionnement. Conscientes des risques pour leurs économies fortement dépendantes des exportations, les trois nations asiatiques ont affirmé leur engagement à œuvrer pour un commerce international « libre, ouvert, équitable, non discriminatoire et prévisible ».


Un projet de libre-échange relancé après une décennie d’impasse


Les discussions autour d’un accord de libre-échange entre le Japon, la Corée du Sud et la Chine ne sont pas nouvelles. Initiées en 2013, elles avaient été suspendues en 2019 avant d’être relancées en 2024 lors d’un sommet tripartite à Séoul. L’objectif affiché est désormais clair : renforcer la coopération économique et garantir des conditions de concurrence équitables face à la montée de l’unilatéralisme commercial.


Dans une déclaration distincte, le gouvernement sud-coréen a insisté sur la nécessité d’« intensifier progressivement les coopérations » pour stabiliser les chaînes d’approvisionnement et améliorer la communication sur les contrôles à l’exportation.


Un poids économique considérable


Ensemble, la Chine, le Japon et la Corée du Sud représentent environ 20 % de la population mondiale, un quart de l’économie globale et 20 % du commerce international. Conscients de leur influence, les trois pays ont convenu d’œuvrer pour une réforme de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et d’encourager l’élargissement du Partenariat économique global régional (RCEP), l’un des plus vastes accords commerciaux mondiaux.


« L’unilatéralisme et le protectionnisme se propagent, exerçant une forte pression sur les échanges mondiaux et augmentant l’incertitude », a souligné le gouvernement chinois dans son communiqué, appelant à une coopération renforcée pour défendre le système commercial multilatéral et promouvoir l’intégration économique régionale.


Alors que les tensions commerciales avec les États-Unis s’intensifient, cette réunion marque une étape cruciale dans la consolidation des relations économiques en Asie. Reste à voir si ces efforts aboutiront à un accord de libre-échange solide et durable face aux défis géopolitiques et économiques à venir.


 
 
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