Normandie : 800 kg de cocaïne saisis, une première saisie record en France
Adam AYARI
5 avr.
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Démantèlement inédit d’un réseau de cocaïne par “drop-off” : 800 kg saisis en mer, une première en France
Auteur : Adam AYARI
C’est une opération de police judiciaire sans précédent qui s’est déroulée dans la nuit du 3 au 4 avril sur les côtes françaises. Le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet, a annoncé ce vendredi le démantèlement d’un réseau d’importation de cocaïne par voie maritime, avec la saisie spectaculaire de 800 kilos de drogue à bord d’un navire, avant même que les ballots ne soient largués en mer. Une première en France, tant par le mode opératoire mis au jour que par l’ampleur des moyens mobilisés.
L’opération, placée sous l’autorité d’une juge d’instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes, a été menée conjointement dans les départements du Calvados et de la Seine-Maritime. Elle a mobilisé une centaine de policiers et permis l’interpellation de plusieurs individus en flagrant délit alors qu’ils tentaient de récupérer la marchandise selon la méthode du “drop-off” — une technique utilisée par les réseaux criminels internationaux les plus aguerris. Elle consiste à jeter les ballots de drogue en haute mer, à des points précis, pour qu’ils soient récupérés plus tard par des petites embarcations, souvent des bateaux de pêche.
Selon le communiqué du parquet, la cargaison interceptée provenait du Brésil et était à destination d’Amsterdam. Le cargo transportant la cocaïne a été dérouté vers le port de Dunkerque, où ses 22 membres d’équipage, tous de nationalité philippine, ont été placés en garde à vue.
Parallèlement, huit autres personnes ont été interpellées à Tancarville, Ouistreham et Le Havre. Parmi elles, six hommes, dont trois marins-pêcheurs, et deux femmes, tous âgés de 26 à 49 ans. L’un des suspects est de nationalité albanaise. Plusieurs présentent un casier judiciaire : certains pour des infractions liées à la pêche, d’autres pour des faits de vols aggravés, violences ou trafic de stupéfiants.
Le procureur a souligné que cette vaste opération est l’aboutissement de 18 mois d’enquête, marquant un tournant dans la lutte contre le trafic de drogue par voie maritime. Jusque-là, les tentatives de “drop-off” détectées en France ne se traduisaient que par des échouages de ballots de cocaïne sur les plages, sans qu’aucune filière ne puisse être formellement identifiée.
« Cette opération exceptionnelle est une première en France, tant par la méthode employée que par la coordination des forces engagées », a affirmé Frédéric Teillet, saluant le travail conjoint de la police judiciaire et des services de renseignement. Les gardes à vue sont toujours en cours, et les investigations se poursuivent pour déterminer l’ampleur exacte du réseau.
